People working on laptops

Les actualités french tech

AIRENC - Fluidifier la chaîne d'approvisionnement de composant électronique des industriels, c'est possible ?

Logo Air Enc
Malik HENINE, CEO et fondateur de AIRENC, aide les industriels (OEM, EMS et ODM) à réduire les gaspillages et les pénuries de composants électroniques en s’appuyant sur la première supply chain collaborative du marché. Mais qu'est-ce que cela signifie ?
Pour faire simple, Malik leur propose une plateforme digitale leur permettant d'acheter et de vendre directement leurs composants électroniques au prix du marché, sans passer par un intermédiaire (appelé broker dans le marché de l’électronique), pour fluidifier et renforcer leur supply chain.

Histoire, répercutions et mode de fonctionnement des industriels

AIRENC se définit comme une plateforme communautaire ouverte aux industriels du marché des composants électroniques: OEMs (Original Equipment Manufacturer) et EMS (Electronic Manufacturing Services).
Pourquoi une plateforme communautaire ? Jusqu’à maintenant, tous les acteurs du secteur travaillent en silos, c'est-à-dire que les OEMs travaillent avec leur supply chain de manière verticale : OEM - EMS - Distributeur - Fabricant. Ceci limite grandement leur agilité, car si l’un des maillons est défectueux, c’est toute la chaîne qui est impactée.  L’autre problématique, c’est que le marché est devenu totalement imprévisible au niveau de la demande, et les OEMs sont incapable de prévoir leur stocks à moyen terme.
La conjonction de ces 2 facteurs obligent les OEMs et les EMS à travailler avec des intermédiaires (brokers) en situation de pénurie ou de surstock. Et alors que les brokers intervenaient de manière ponctuelle dans la supply chain des OEMs, ils sont aujourd’hui systématiquement sollicités. C’est une solution coûteuse, et parfois à risque (notamment avec la contrefaçon).

Et ce problème ne date pas de la crise du COVID-19 :

Durant la crise des SUB'PRIME en 2007, lorsque les USA n'arrivaient pas à rembourser leurs crédits maisons, le système économique s’est effondré et cette crise économique et sociale s’est répercutée en 2009. Suite à ça, la supply-chain a eu du mal à se stabiliser : ce qui n'était pas structurel (travailler avec les booker) l’est devenu.
A cette époque, la technologie ne permettait de proposer une plateforme similaire à AIRENC. Le cloud et le Big Data n’étaient pas encore matures, limitant les capacités de stockage ou la puissance de calcul pour travailler les données.

Malik Henine fondateur de AIRENC

Aujourd’hui la technologie est prête, rendant le projet plus que possible.

La chronologie d’AIRENC

Le projet d’AIRENC a été mûri en 2018 pendant mon Executive MBA à HEC Paris, ce qui m’a encouragé à quitter le salariat en 2019. A cette époque, j’avais une idée très claire de ma stratégie et de la plateforme, il me  manquait principalement  une compétence technique.
Pour être honnête, cela n’a pas été simple: c’est l’une des compétences les plus difficiles à trouver sur le marché aujourd’hui. Mais j’ai eu la chance de côtoyer successivement des personnes bienveillantes qui ont apporté leur expertise technique pour concrétiser ma vision, et je pense que mon implication à 100% dans AIRENC les a motivées à me rejoindre.
Aujourd’hui, après avoir intégré Normandie Incubation en 2020 et développé une première mouture de la plateforme que nous avons testée auprès de plusieurs dizaines de clients en 2021, nous nous apprêtons à lancer commercialement début 2022 la toute nouvelle version de la plateforme.

L’ennemi derrière la crise actuelle des composants électroniques

Depuis 2020, l'économie mondiale souffre de la pénurie de composants électroniques.
La principale victime a été l'industrie automobile, avec des entreprises comme Renault qui ont annoncé avoir perdu un demi-million de véhicules produits cette année !
Et les dernières analyses  disent que les pénuries pourraient durer jusqu'en 2023...

Mais chacun sait-il pourquoi nous sommes dans une telle situation ?

Il y a beaucoup de suspects responsables de cette situation :
  • la pandémie de covid-19
  • le manque d'infrastructures (i.e. fonderies) pour produire plus de composants
  • la forte dépendance vis-à-vis de la Chine en matière de fonderies et de production
Mais en fait, la raison principale est un phénomène qui a été décrit depuis les années 1980 : le Bullwhip Effect ou effet lasso en français.

Qu’est-ce que le Bullwhip Effect ?

Le Bullwhip Effect est un phénomène selon lequel les fluctuations dans la séquence des commandes s'amplifient au fur et à mesure qu'elles remontent la chaîne d'approvisionnement, des détaillants aux grossistes en passant par les fabricants et les fournisseurs (chaîne d'approvisionnement en amont).
Et c'est exactement ce que nous observons aujourd'hui dans l'industrie des composants électroniques.
Il faut savoir que le temps de fabrication d’un micro-contrôleur (une des familles de composants électroniques) met 20 semaines en temps normal, même chez des acteurs comme Renesas, NXP ou STMIcroelectronics…
Aujourd'hui, les mêmes composants nécessitent 50 à 60 semaines pour être livrés en quantités voulues.

La nécessité de mettre en place une économie circulaire

Afin de mieux absorber les conséquences de l’effet lasso, les industriels doivent s’interconnecter pour casser les silos, et ce pour plusieurs raisons:
  1. Les variations de demande ne sont pas homogènes dans tous les secteurs au même moment: si certains secteurs sont en pénurie, d'autres ne le sont pas forcément au même instant. Il peut donc y avoir un approche de vase communiquant entre secteur au niveau des stocks de composants
  2. La situation actuelle est unique car tout le monde s’est rué sur les fabricants de composants par manque de visibilité sur la demande et par peur (avec des phénomènes de double commandes). En étant interconnecté, ce type de phénomène peut être limité
  3. Le marché des composants électroniques a un impact non négligeable en termes de gaspillage. Beaucoup d’entreprises doivent jeter des composants tous les ans car elles ne savent pas les valoriser autrement (et les surstocks sont toujours vus d’un mauvais œil en termes d'immobilisation). Elles pourraient très bien les remettre en circulation pour d’autres industriels qui en ont besoin.

Qui est impliqué dans le projet AIRENC ?

Aujourd’hui, Malik s’est entouré de personnes expérimentées (plus de 15 ans d’expérience dans leurs métiers réciproques):
  • Nicolas Bréquigny, CMO, qui s’occupe de tous les sujets marketing d’AIRENC
  • Ludovic Michel, COO, qui gère sujets opérationnels et qualité
  • Guy-Albert Boucand, CTO, qui a la responsabilité de construire techniquement la plateforme

Pourquoi avoir rejoint la French Tech Rouen ?

J’échange beaucoup avec Olivier Martineau depuis 2 ans maintenant. Olivier a une réelle bienveillance, avec ce souci de générosité et d’aide vis à vis d’autres entrepreneurs qui se lancent dans l’aventure.
Pour moi, rejoindre la French Tech, c’est une manière d’officialiser cette entente. Nous faisions régulièrement des revues de projet avec lui et d’autres entrepreneurs autour d’un café avant le COVID et je me suis retrouvé dans ses valeurs.
Aujourd’hui,  la FTR se structure avec notamment la mise en place des services centraux et j’aimerais naturellement apporter ma pierre à l'édifice, à mon humble niveau.

https://www.airenc.com/